Les « experts », Saison 1
Voici octobre, qui se trouve placé juste entre septembre et novembre : septembre, jadis, avant le grand dérèglement climatique, rimait sous nos latitudes avec abondance, fin des récoltes, vendanges… et novembre avec chute des feuilles, froid, chrysanthèmes…
Je sors justement d’un incroyable weekend de vendanges, tous les beaux fruits de ce qui a déjà été semé et a déjà poussé, dans nos églises de Châtenay et au delà :
- samedi matin à Sainte-Bathilde, le travail très pro de l’équipe « projets » pour continuer à construire la communauté missionnaire et solidaire de demain,
- samedi après-midi au Petit-Clamart l’Assemblée générale de l’ACO sur la lancée de la rencontre nationale de Saint-Étienne, à imaginer comment partager plus largement les richesses de notre mouvement pour être davantage porteurs de la parole des plus fragiles et précaires,
- samedi soir à Sainte-Thérèse l’envoi en mission de quinze jeunes « Cohéritiers du Christ », saisis par l’Esprit qui leur donne assez de confiance et de force pour oser vivre grand et témoigner large et clair,
- dimanche matin je n’en parle même pas car vous y étiez et il y aurait trop à dire, mille mercis quand-même à tous ceux (et en particulier grand coup de chapeau aux chorales réunies) qui en un temps record nous ont permis, sous la présidence chaleureuse de notre évêque, d’offrir au Seigneur et à nos concitoyens représentés par notre maire et notre imam, le témoignage des si nombreuses richesses et activités qu’Il nous donne de vivre et partager,
- dimanche après-midi avant de libérer notre évêque pour sa fin de journée chargée (baptême à Vanves, remise du « pallium » (*) par le Nonce à l’archevêque à Notre-Dame de Paris !), un temps d’échange avec lui et l’EAP pendant lequel Éric nous a détaillé le projet d’épicerie sociale, largement porté par les chrétiens, les musulmans et la mairie, qui va bientôt démarrer sur la Butte Rouge…
Alors oui, à l’aube de cette année pastorale, bénissons Dieu pour ses bénédictions passées, ne boudons pas notre plaisir de vivre les forces et les richesses que le Seigneur nous donne à partager, continuons à nous organiser pour apporter des réponses et des solutions aux souffrances de tous ordres que nous rencontrons…
Réjouissons-nous, mais en évitant toute forme de suffisance ; nous avons tant à apprendre de nos propres pauvretés ou de celles des autres.
En effet, pendant ce même temps des vendanges, le Seigneur Jésus, à chaque page des Evangiles proposés par la liturgie, nous annonce sa mort sur le chemin de sa résurrection – les conflits avec certains pharisiens deviennent de plus en plus lourds – ceux qui galèrent lourdement comme la pauvre veuve qui vide son porte-monnaie dans le trésor du Temple nous sont présentés comme experts. Pourquoi la richesse religieuse des pharisiens les rend-elle parfois si durs avec les pauvres qui sont si à l’aise avec Jésus – pauvres spirituels plein aux as (les publicains) – pauvres galériens tout court ? Pourquoi les béatitudes de Luc parlent de pauvreté tout court, pourquoi dans l’évangile de dimanche Jésus affirme l’impossibilité pour les riches d’entrer dans le Royaume de Dieu ? Pourquoi la richesse tout court lui pose problème ? La pauvreté, c’est quoi ?
(À suivre en novembre : les « experts », Saison 2)
Père Dominique Doyhénart, curé
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