Le lundi aussi à 14h le « Café du Lundi » accueille pour un moment de convivialité.
Contact :
Malou Hoc ( 01 43 50 23 50 )
Alors que l’activité du Vestiaire bat son plein à l’étage du dessous, Michel, Malou et Michelle accueillent, au Bar du Centre Paroissial, tous ceux qui passent : femmes venues au Vestiaire, sdf, paroissiens, non paroissiens, tous ceux qui, occasionnels ou habitués, prendront un café et s’ils le désirent, bavarderont un moment.
Voici Nelly. Jeune et jolie, seule, sans travail, elle n’a pas les moyens de s’occuper de ses cinq enfants. Alors, trois sont « placés », loin d’ici, attendant une improbable visite mensuelle, si elle peut payer le train.
Et encore, Rose dont le mari vient de disparaître.
Un café, des sourires, un échange sur ses problèmes administratifs, elle aura pendant quelques minutes mis sa solitude et son chagrin de côté.
Peter, encore sous l’effet du dernier verre, le visage rougi, la démarche difficile.
Lorsque nous l’avons connu, il y a quelques années, il arrivait de Pologne avec quelques études vétérinaires, il parcourait l’Europe, avec son chien. Il était bien. Juste un peu original.
« P’tit Louis est mort ». C’est Jean qui vient d’arriver. Il a jeté l’information. C’était son copain de squat.
Nous comprenons vite que notre émotion doit s’arrêter là. C’est brutal, c’est la vie, c’est leur vie. On meurt vite et plus tôt que prévu lorsqu’on n’a pas de vrai domicile.
Voilà Monsieur Grand, vieux paroissien lui aussi. Avec lui nous allons certainement apprendre des choses, car malgré son âge et ses difficultés, son esprit alerte répondra volontiers à nos interrogations, qu’elles soient techniques, politiques ou existentielles.
Car nous aussi aimons échanger. Ces moments passés avec ces visiteurs aléatoires nous sont essentiels.
Nous qui avons tendance à refaire le monde, tous ces regards extérieurs nous obligent à l’humilité par leur éclairage souvent inattendu.
Ils nous confirment dans notre ignorance de l’Autre et nous apprennent à le regarder.
L’idée du Café, ce fut celle d’Yvette, lorsqu’elle était « foyer d’accueil » de Saint Germain.
Elle avait pris l’habitude de servir un peu de café aux personnes faisant la queue au froid, dans la cour, pour le Vestiaire ou devant le bureau de l’équipe Saint Vincent de Paul.
C’est en 2000 que nous avons ouvert le Bar dans l’emplacement actuel.
Depuis,
chacun y est le bienvenu.
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