Le mot du curé (23 juin au 14 septembre) : comprimé

Aujourd’hui dimanche 15 juin, fête de la Sainte Trinité, au milieu du gué de ce mois de juin qui semblait plus chargé que jamais, à le regarder depuis le rivage de la fin mai. Le temps semblait devoir être comprimé comme le tampon des vieilles locomotives arrivant sur le heurtoir du terminus « été » : temps forts pour les jeunes (Mont-Saint-Michel des 4e-3e, communion des KT des paroisses, communion aujourd’hui des jeunes de l’aumônerie à Saint-Germain, dimanche prochain baptême et profession de foi des jeunes de l’aumônerie à Sainte-Thérèse), baptêmes et mariages, préparation parfois intensive des trois fêtes paroissiales, accueil des jeunes Palestiniens de Beit Jala, nombreuses réunions concernant les travaux présents ou à venir, etc… Pour Pierre, une conférence théologique à assurer dans quelques jours en Slovénie… et puis la rencontre des uns et des autres, avec leurs joies et leurs galères.

Ce sentiment de compression déraisonnable du temps, c’était bien sûr avant : car pendant, ce fut souvent tout simplement merveilleux, chacun prenant sa part et donnant la meilleure version de lui-même, de sorte que ne restent le plus souvent présents à l’esprit que le bonheur du travail commun et les rencontres.

Ce fut le cas pour l’accueil des jeunes de Beit Jala et de leurs professeurs. Les comptes-rendus seront bientôt en ligne sur le site de Sainte- Bathilde, mais pour le dire globalement, alors qu’ils sont retournés dans leur vie pleine de petits bonheurs de collégiens ordinaires et de lourdes galères sous occupation et violence, alors que Dieu sait de quoi leur « demain » sera fait, nous devinons à quel point les liens établis avec les jeunes et les familles qu’ils ont rencontrés sont réels et durables.

Cette semaine j’ai aussi eu ce bonheur de pouvoir passer un moment avec les jeunes de l’aumônerie qui préparaient communion et baptême, et de pouvoir mettre des visages sur des mots, de partager des histoires personnelles … J’ai eu aussi le bonheur de vivre à fond la dernière rencontre du catéchuménat des adultes avant l’été. Cette année, le nombre de catéchumènes explosant, le regroupement de trois communes devenait compliqué, et nous avons mis en place un catéchuménat à la taille de l’ensemble de nos trois paroisses de Châtenay ; cela permet plus facilement de se connaître et d’avancer ensemble. Outre ces rencontres et d’autres, même certaines réunions paraissant plus compliquées se sont déroulées au mieux, grâce à Dieu.

Nous aborderons donc la deuxième quinzaine de ce mois si tassé avec confiance ! Ce qui reste difficile ou plus conflictuel, ici ou là, nous replace toujours devant ce défi spirituel : est-ce que c’est l’Eglise du Christ Jésus, ou la mienne ? Répondre finalement que c’est la Sienne, n’est jamais simple. Challenge : pouvoir à la fois me battre pour que les choses soient comme je pense que c’est mieux, et accepter qu’elles puissent être autrement sans amertume… savoir qu’Il travaille.

Puisqu’il est question de grâce du Saint-Esprit et de conversion de tous, je voudrais juste signaler que la deuxième lecture de ce dimanche (Romains 5, 1-5) est justement celle que le Pape François commentait au tout début de la « bulle » de notre année jubilaire de l’espérance : « 03 Bien plus, nous mettons notre fierté dans la détresse elle-même, puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ; 04 la persévérance produit la vertu éprouvée ; la vertu éprouvée produit l’espérance ; 05 et l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. »

François aborde le thème de l’année jubilaire (« l’espérance ne déçoit pas »), comme ce texte, en reliant don du Saint-Esprit et espérance inébranlable, par une réflexion sur la patience et la persévérance fort intéressante (facile à trouver, mettre « bulle » dans un célèbre moteur de recherche commençant par « g » devrait suffire).

Pour terminer, je voudrais vous dire que notre équipe presbytérale (Jean-Baptiste, Pierre, Jean-Claude, moi) sera enrichie par l’arrivée du père Louis Seme Nkolo. Il se présentera lui-même plus en détail, disons juste que c’est un « compatriote » à moi, bref un Camerounais. Il a des charges et enseignements à la Catho, sera donc avec nous à temps partiel (on verra comment on s’organise). Il habitera sur place, Jean-Claude continuant son ministère à Sainte-Bathilde mais désormais logé à Bourg-la-Reine Pour les messes des week-ends, cela donnera une souplesse supplémentaire, et nous évitera de partir à la pêche au remplaçant les jours, qui ne manqueront pas, où moi (ou un autre) serait hospitalisé sans prévenir.

Père Dominique Doyhénart