Le mot du curé (8 septembre) : Un été contrasté
Les braises du dernier barbecue du jeudi soir, ce 31 du mois d’août, commencent à refroidir. Les moments d’amitié et de grande gaîté vécus ici ou sur nos chemins de l’été, continuent à nous communiquer la force nécessaire à la reprise. Et puis, cette fin d’été a été aussi marquée, « en même temps », par le décès de plusieurs piliers d’Eglise : Pierre Maury et Clotilde Toupet à Sainte-Bathilde, Anne-Marie Godezenne au Petit Nanterre. Anne-Marie, pour en dire deux mots comme vous la connaissez moins, amie et voisine du Petit Nanterre, a accompagné la vie du quartier, et divers mouvements de la Mission ouvrière au niveau diocésain, avec Mimile, son mari, diacre.
Faire le deuil n’est pas facile, surtout pour ceux qui partageaient avec bonheur et amour le quotidien de ceux qui sont partis. Mais les célébrations et rencontres ont aussi été des moments d’amitié, sacrément même, ces moments où on réalise intensément à quel point on est une famille. Ils stimulent aussi notre foi : comment vivons-nous la communion des saints ? Quel est notre horizon ? Comment passons-nous par Jésus, dans la prière, pour vivre les liens autrement ? Bon, je suis un peu en avance sur la Toussaint, direz-vous, mais je suis convaincu que la qualité de notre accueil et de notre joie en ces débuts d’année, est profondément liée au fait que même ceux qui connaissent de lourdes épreuves de santé ou de séparation pourront y trouver leur place, parce que la communion y est assez large et délicate. Mais revenons à la rentrée.
L’été, c’est aussi le moment d’accueillir les futurs catéchumènes, candidats au baptême, à la confirmation, à la communion. Ces rencontres sont des moments de joie intense. Depuis un ou deux ans, l’afflux des candidats nous conduit à chercher une organisation plus adaptée ; mais l’essentiel est que l’accueil des catéchumènes doit être au cœur de la vie de nos communautés, et chaque chrétien un peu « mûr », même jeune, doit sérieusement envisager la question de l’accompagnement, sous une forme ou sous une autre, comme une responsabilité qui nous incombe, à tous.
Nous n’avons pas, pour cette année, prévu d’activités spéciales pour le congrès Mission délocalisé des 28 et 29 septembre, sinon de mûrir des réflexions et actions déjà engagées, différemment selon les communautés. Chacun est invité à continuer à vivre la dimension déjà missionnaire de ses activités d’Église. Un exemple parmi tant d’autres : alors que nous accueillons Christine Nivert, qui a accepté la responsabilité de l’aumônerie des collèges et lycées à la suite de Lydie, nous ne cessons de nous émerveiller de la manière dont, tout au long de l’année, les jeunes en amènent d’autres qui y découvrent la joie de croire et de vivre la foi. Beaucoup de nos activités habituelles sont ainsi déjà missionnaires. Mais cela ne doit pas nous amener à écarter la question de la toute première annonce : parmi les personnes que je connais et qui, peut-être, ne connaissent pas Christ, à qui et comment parler ?
Cette année ne manquera pas de propositions fortes, locales (tables ouvertes œcuméniques) ou plus larges (pèlerinage diocésain de Lourdes, pèlerinage diocésain du 17 mai à Notre-Dame de Paris, suite du synode sur la synodalité)… Les événements de la vie du monde nous solliciteront encore (situation politique du pays, évolutions de notre ville, guerres qui nous touchent plus directement que d’autres de par nos liens ou nos origines (Gaza, Kivu, Ukraine…). On en reparlera. Mais en attendant, que chacun accueille avec foi et comme un cadeau personnel cette Parole du Christ : « et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».
Père Dominique Doyhénart