Finalement, cette formule que vous entendez chaque dimanche n’est pas la plus heureuse ! Avec le temps, « allez dans la paix » risque de sonner comme « reposez-vous bien », « restez bien tranquilles », ou, comme disent les jeunes :
« chillez ! »… Mais chacun se souvient-il que l’envoi de la messe est un envoi en mission ? Qu’il provient de Jésus-Christ lançant à ses premiers disciples : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28,19) ? En tout cas, c’est le moment de s’en souvenir et de faire un petit pas, par exemple celui d’annoncer la joie de Pâques dans nos rues en distribuant notre signet paroissial…
Je suis motivé par quelques signes reçus ces derniers temps. Car certes il y a les beaux lapins en chocolat dans les magasins, mais aussi les cinq catéchumènes que nous avons la chance d’accompagner pour les accueillir très bientôt de plein droit dans la communion paroissiale. Avec le baptême ils reçoivent, comme nous l’avons reçue nous aussi, la mission de vivre en ce monde comme prêtre, prophète et roi à la suite de Jésus-Christ. Pour leur confirmation, j’ai même relu le rituel dont l’introduction précise : « Ils [les confirmés] sont pourvus par le Saint-Esprit d’une force spéciale et, marqués du caractère de ce sacrement, ils sont unis plus parfaitement à l’Église et sont plus strictement obligés à répandre la foi et à la défendre par la parole et par l’action en vrais témoins du Christ. ». Peut-être certains parmi vous sont-ils eux aussi confirmés ?
Être chrétien, c’est donc nécessairement être missionnaire. Il existe certes de nombreuses façons de l’être, et il n’est pas toujours facile de trouver, et de donner, le bon signe, le bon geste, la bonne parole. Mais que cela ne devienne pas trop facilement une excuse à notre tiédeur ou à notre complaisance, de peur d’entendre à notre tour les mots de Jésus à l’église de Laodicée (Ap 3). Que la Semaine Sainte avec ses célébrations, et les catéchumènes avec leur enthousiasme, nous aident à retrouver le goût de la vie nouvelle qui nous a été offerte.
Père Pierre Bourdon
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