Témoignage d’une Hospitalière à Lourdes

Je suis devenue Hospitalière :

Je m’appelle Luz, je suis en France et j’habite au 92 depuis 2005. Originaire d’une famille catholique pratiquante en Colombie, mon pays de naissance. Je suis devenue hospitalière par grâce. Bien si je suis allée à Lourdes plusieurs fois comme pèlerine. Après le premier confinement je me suis sentie appelée et prête à partir en mission comme hospitalière. En aout dernier j’ai contacté l’hospitalité de Nanterre et on m’a dit qu’on avait besoin de moi et que j’allais donner un coup de main pour m’occuper de malades. J’ai eu le soutien de ma famille, notre vicaire Pierre Bourdon et M. Landowiski Michel le président de l’hospitalité. Six semaines avant notre départ tous les hospitaliers sont convoqués à deux journées de formations.

 Le rôle d’hospitalière consiste en   :

Prendre en charge les malades depuis le départ du train à la gare de Montparnasse. On les assiste pendant le voyage. Tout au long du séjour, on les accompagne aux différentes célébrations et visites ou pour des courses en ville. On s’occupe de leur chambre, leur programme, on les aide à se déplacer. Des petites voitures adaptées sont disponibles pour se promener dans Lourdes. Nous étions autour de 200 hospitaliers, âgés de 9 à 90 ans, pour encadrer 50 personnes malades, âgées ou handicapées.

Le service je le vis ainsi :

C’est très agréable et enrichissant de vivre cette expérience, on s’organise par des unités, par de groupes de taches : les hospitaliers, les prêtes, les infirmiers, le.s médecin.s les brancardiers, les accompagnants à l’accueil, le service de repas, le service de relecture, des sorties et de nuit, tous comme une famille. A Lourdes, nous nous voyons le soir mais pas spécialement dans la journée, puisque chacun à ses activités. Tous les hospitaliers sont au même hôtel, les pèlerins dans un autre. Dès le premier jour on fait connaissance avec son/ sa voisin.e de chambre, nous ne sommes dans la même unité pour elle c’est son deuxième pèlerinage. Vite des liens se sont créé. Vivre pendant cinq journées dans un endroit différent, avec des personnes malades ou handicapées et être là pour autre chose que son métier change les priorités. A la Grotte, pendant une célébration, à l’onction des malades, les langues se délient. Les gens se confient. Des relations plus humaines se tisent. On peut les écouter et échanger. C’est vraiment le miracle de Lourdes : les gens sont un soutien, un support, les personnes se parlent et s’écoutent. Ils s’aident quel que soit le handicap ou la maladie. Pour moi, c’est ça le message de la Vierge à Bernadette : ne pas vivre dans l’indifférence envers l’autre, les uns et les autres, nous sommes malades, tous quelque part !

L’ambiance dès notre départ :

A la seconde où l’on se trouve en tenue, gilet bleu et blouse blanche d’hospitalier sur le quai de la gare, on n’est plus à Paris mais déjà arrivés à Lourdes. On est dans le pèlerinage. En général, le départ se fait le matin, pour arriver l’après-midi, entre 15h et 15h 30. Pendant les heures de voyage, on peut passer d’un compartiment à un autre, aller dans les « wagons ambulances » parler à tous les malades, avoir des échanges riches en prenant des nouvelles. On aide les personnes s’ils ont envie, s’ils ont besoin, on reste à l’écoute, un premier échange est fait, on s’aventure à trouver le wagon de notre malade, on fait les présentations, le contact passe très bien puis on se retrouve entre hospitaliers pour discuter et faire connaissance. On explique aux nouveaux ce qu’ils vont faire. Ce n’est pas évident de s’occuper de personnes âgées ou handicapées mais on se rend compte que ça va tout simplement. Tout commence vraiment dans le train. Notre évêque, Mgr Matthieu Rougé, est avec nous tous. C’est le moment de donner le thème de l’année ; Marie L’Immaculée Conception d’en parler au micro, de chanter, de prier tous ensemble. Quelques heures plus tard, on voit la Grotte, depuis le train. A ce moment-là, tout le monde manifeste la grâce et la joie de toutes les manières possible, on fait le signe de la crois, on chante, on sourit, on se regarde on se dit ça y est NOUS SOMMES ! c’est extraordinaire !
 

Ce qui procure s’occuper de ceux qui n’ont pas la santé :

J’ai été très contente de la joie que nous avons pu procurer aux malades. Dans leurs souffrances, dans leur handicap, ils savent remercier et cela c’est très émouvant et encourageant. Mais pour cela il faut être au service, à l’écoute des personnes dans leur chagrin le déni de leur maladie, leur handicap. J’ai vécu de moments fraternels, ressourçant et aussi de moments très forts je peux citer parmi : les messes et le chapelet à la Grotte, le rituel de l’eau (dans les piscines l’accès se fait d’une autre manière à cause de Covid) la visite à la maison de Bernadette, le  chemin de la croix, la messe pour les malades, la procession aux flambeaux. Je me souviendrais tout ma vie de mon binôme qui m’a aidé avec la personne malade, celle que je me suis occupé M. Laroudie Michel. Je suis très reconnaissante et je remercie à notre mère céleste notre mère Marie Bienheureuse, c’est elle qui fait possible mon investissement et engagement cette année je compte retourner, à nouveau en hospitalière, je termine avec une de plus belle phrases de Mère Teresa : « à ceux qui souffrent ne leur donnez pas seulement des soins, mais  donnez-leur aussi votre cœur » nous a dit Mère Teresa.